LA THÉRANOSTIQUE EN
5 POINTS

C’est dans ce contexte que la médecine personnalisée a fait son apparition et se développe de plus en plus. Son objectif étant de donner le bon traitement à la bonne personne. La thérapie et le diagnostic deviennent donc de plus en plus indissociables, d’où le terme « théranostique » récemment apparu.1
Théranostic (ou théragnostic) : néologisme qui dérive de la contraction des termes « thérapeutique » et « diagnostic » ; c’est l’utilisation d’un test diagnostique, identifiant un marqueur, pour orienter la thérapeutique du patient en fonction de son statut pour le marqueur (statut positif ou négatif pour un marqueur binaire).2
- Lors de l’étape diagnostique, de détecter les cellules cancéreuses, d’étudier leur activité et d’identifier les patients pouvant bénéficier du traitement.
- Lors de l’étape thérapeutique, de délivrer un traitement uniquement chez les patients qui pourront en tirer avantage. Ce traitement consiste à irradier les cellules cancéreuses pour les tuer tout en épargnant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants. On parle de radiothérapie interne vectorisée (RIV).
1. CNRS. Rapport de conjoncture du comité national de la recherche scientifique. Édition 2014.
2. HAS. Test compagnon associé à une thérapie ciblée : définitions et méthode d’évaluation. GUIDE METHODOLOGIQUE. Février 2014.
3. Yordanova A et al. Theranostics in nuclear medicine practice. OncoTargets and Therapy 2017:10 4821–4828.
4. Courbon F et al. Oncologie nucléaire théranostique. Médecine Nucléaire 2015,http://dx.doi.org/10.1016/ j.mednuc.2015.03.191.
5. INCa. Comprendre la radiothérapie. Octobre 2009.
En médecine nucléaire, la théranostique est utilisée pour diagnostiquer et traiter certains types de cancers :


La théranostique n’est pas proposée à tous les patients.
La fixation du radiopharmaceutique diagnostique sur la tumeur est un prérequis pour proposer une irradiation avec l’équivalent thérapeutique.2
1.Yordanova A et al. Theranostics in nuclear medicine practice. OncoTargets and Therapy 2017:10 4821–4828
2.Courbon F et al. Oncologie nucléaire théranostique. Médecine Nucléaire 2015,http://dx.doi.org/10.1016/ j.mednuc.2015.03.191.
Tout au long de votre traitement, votre équipe soignante reste en lien avec les médecins qui vous prennent habituellement en charge comme par exemple votre oncologue, votre médecin spécialiste d’organe (gastroentérologue, endocrinologue…), votre médecin traitant.
1. INCa. Dictionnaire. Disponible sur https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/A. Consulté le 7 novembre 2018.
2. Société Française De Médecine Nucléaire (SFMN). Livre blanc de la médecine nucléaire.
Avant l’examen de diagnostic :4
Vous devez mentionner au personnel du service de médecine nucléaire :
- si vous allaitez ou que vous êtes enceinte ou croyez l’être.
- si vous êtes diabétique. Il est possible qu’on vous demande d’ajuster votre dose normale de médicaments contre le diabète.
Pour le traitement :
Selon les cas, certains aliments doivent être évités dans les jours qui précèdent.5 Votre médecin pourra également vous demander d’arrêter certains de vos médicaments.6 Avant, pendant et après l’administration du traitement, il vous sera conseillé de boire des quantités importantes d’eau pour éliminer le médicament radiopharmaceutique.6
Cela dépend de la région examinée. Il faut compter en général de 45 minutes à plusieurs heures.4
Avant l’examen de diagnostic, on peut vous demander de :4
- ne pas manger ni boire pendant 4 à 6 heures.
- éviter le tabac, la caféine, l’alcool ou l’exercice vigoureux pendant 24 heures.
Le traitement, quant à lui, nécessite en général d’être à jeun.6
- Avant l’examen de diagnostic, votre médecin peut vous demander d’arrêter certains de vos médicaments.9
- Avant le traitement, votre médecin peut vous demander d’arrêter certains de vos médicaments.6
Si vous ressentez un effet indésirable, parlez-en à votre médecin.
Vous pouvez également le signaler aux autorités sanitaires à l’adresse suivante :
www.signalement-sante.gouv.fr .11 En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament.
- Il est préférable de ne pas emmener un enfant dans un service de médecine nucléaire. L’exposition reçue par l’enfant accompagnant le patient (qui est radioactif), bien qu’elle soit faible, est à exclure autant que possible.12
- Si le traitement nécessite que vous soyez hospitalisé pendant plusieurs jours (ce qui n’est pas toujours le cas), vous serez dans une chambre individuelle et les visites de vos proches sont interdites afin de les protéger des radiations.6, 10
Tous les objets que vous utilisez pendant le traitement peuvent être conservés à votre sortie de l’hôpital : ils ne deviennent pas radioactifs. Les vêtements que vous aurez portés pendant le traitement devront cependant être lavés à part à votre retour chez vous.13
Dans la mesure du possible, pendant au moins une semaine :6
- Évitez les contacts rapprochés et de longue durée (restez à plus d’un mètre, et moins d’une heure).
- Évitez de serrer vos enfants dans vos bras et de les porter.
Les étreintes et les rapports sexuels doivent être limités.
- Pour la majorité des examens diagnostiques, l’exposition de l’entourage est généralement faible, vous pouvez donc continuer vos activités, en limitant tout de même les contacts avec les femmes enceintes et les enfants.12
- Après le traitement, si votre travail vous oblige à rester à moins d’un mètre des mêmes personnes pendant plus de deux heures par jour, si vous travaillez dans une école maternelle ou en contact étroit avec de jeunes enfants, vous devez vous absenter du travail. Votre médecin vous indiquera pendant combien de temps cette restriction doit s’appliquer.6
- Après un examen diagnostique, les alarmes de sécurité peuvent être inopinément déclenchées par de très faibles quantités de rayonnements,12 parfois pendant plusieurs jours.7 Le service de médecine nucléaire doit donc remettre au patient un document mentionnant l’examen effectué, au cas où il serait interrogé.12
- Après le traitement, une très petite radioactivité subsiste dans le corps pendant des mois, et il est possible que cela déclenche les alarmes au passage des frontières ou aux aéroports. Il est conseillé aux patients devant voyager dans les deux mois suivant le traitement de se munir d’une lettre de l’hôpital expliquant qu’ils ont reçu un traitement radioactif.5
N’hésitez pas à parler avec votre médecin.
Cela évite des malentendus et des erreurs.15
Pendant la consultation, si vous n’avez pas compris quelque chose, demandez lui de répéter ou de vous écrire les informations. Ne partez pas sans avoir compris ce que vous avez, ce que vous devez faire, quand et comment, et pourquoi c’est important de le faire.
Pour répondre à certaines de vos questions, vous pouvez consulter :
- Le site de l’Institut National du Cancer : https://www.e-cancer.fr/
- Le site de la Ligue contre le Cancer : https://www.ligue-cancer.net/
- Le site de la fondation ARC pour la recherche sur le cancer : https://www.fondation-arc.org/
Certaines associations de patients peuvent également vous aider :
Association de Patients porteurs de Tumeurs Endocrines Diverses : https://www.apted.fr
1. Centre Paul Strauss. Collection livrets d’information pour les personnes malades & leurs proches. Les examens diagnostiques. La scintigraphie.
2. Centre Hospitalier René-Dubos. Tomographie par émission de positons. Décembre 2013.
3. Courbon F et al. Oncologie nucléaire théranostique. Médecine Nucléaire 2015, http://dx.doi.org/10.1016/ j.mednuc.2015.03.191.
4. Société canadienne du cancer. Tomographie par émission de positrons (TEP). http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/diagnosis-and-treatment/tests-and-procedures/positron-emission-tomography-pet-scan/?region=on – Consulté le 7 novembre 2018.
5. Thyroid Cancer Canada. Traitement par l’iode radioactif (IRA). https://www.thyroidcancercanada.org/fr/traitements/traitement-par-liode-radioactif/– Consulté le 7 novembre 2018.
6. Gustave Roussy. Le traitement de votre tumeur thyroïdienne par l’iode radioactif. 2013.
7. Société Française De Médecine Nucléaire (SFMN). Fiche d’information patient. Version 1.0 du 28/06/2015.
8. Société Française De Médecine Nucléaire (SFMN). Livre blanc de la médecine nucléaire.
9. Ameli.fr : https://www.ameli.fr/assure/sante/examen/exploration/deroulement-scintigraphie#text_10152 – Consulté le 7 novembre 2018.
10. Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). FAQ Grossesse et exposition aux rayonnements ionisants : https://www.irsn.fr/FR/professionnels_sante/faq/Pages/faq_grossesse.aspx#.XBD5Ly97Tt8 – Consulté le 24 novembre 2018.
11. ANSM. Déclarer un effet indésirable concernant un médicament : https://www.ansm.sante.fr/Declarer-un-effet-indesirable/Votre-declaration-concerne-un-medicament/Votre-declaration-concerne-un-medicament/(offset)/0 Consulté le 24 novembre 2018.
12. Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). FAQ Médecine nucléaire : https://www.irsn.fr/FR/professionnels_sante/faq/Pages/faq_medecine_nucleaire.aspx#.XBD5VS97Tt8 . Consulté le 24 novembre 2018.
13. INCa. Comment se déroule un traitement à l’iode radioactif en pratique ? https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-thyroide/Traitement-a-l-iode-radioactif/Comment-se-deroule-un-traitement-a-l-iode-radioactif-en-pratique – Consulté le 7 novembre 2018.
14. Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). FAQ Grossesse et exposition aux rayonnements ionisants : https://www.irsn.fr/FR/professionnels_sante/faq/Pages/faq_grossesse.aspx#.XBD5Ly97Tt8 – Consulté le 24 novembre 2018.
15. HAS. Oser parler avec son médecin. Novembre 2013.
1.INCa. Dictionnaire. Disponible sur https://www.e-cancer.fr/Dictionnaire/A. Consulté le 7 novembre 2018.
2.CEA. Définition de la radioactivité : http://www.cea.fr/comprendre/Pages/radioactivite/radioactivite.aspx?Type=Chapitre&numero=1 – Consulté le 7 novembre 2018.
3.Dictionnaire Médical de l’Académie de Médecine Version 2018 : http://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=radiopharmaceutique – Consulté le 7 novembre 2018.
4.Infocancer. ARCAGY – GINECO. La radiothérapie métabolique : http://www.arcagy.org/infocancer/traitement-du-cancer/traitements-locoregionaux/radiotherapie/la-radiotherapie-metabolique.html/ – Consulté le 7 novembre 2018.
5.Gustave Roussy. Les tumeurs neuroendocrines. Informations patients 2017.

UNE PRISE EN CHARGE EN
2
ÉTAPES
Cool Timeline
ÉTAPE 1
RÉALISATION DU DIAGNOSTIC
ÉTAPE 1
RÉALISATION DU DIAGNOSTIC
Administration du produit de diagnostic

Réalisation de l’examen de diagnostic le même jour

1. Société canadienne du cancer. Tomographie par émission de positrons (TEP). http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/diagnosis-and-treatment/tests-and-procedures/positron-emission-tomography-pet-scan/?region=on – Consulté le 7 novembre 2018.
2. Ameli.fr : https://www.ameli.fr/assure/sante/examen/exploration/deroulement-scintigraphie#text_10152 – Consulté le 7 novembre 2018.
Réunion d’une équipe de professionnels de santé pour mise sous traitements

1. HAS. Développement Professionnel Continu (DPC). Réunion de concertation pluridisciplinaire. Novembre 2017.
ÉTAPE 2
MISE SOUS TRAITEMENTS
Plusieurs séquences de bilans biologiques et de traitements

2.Pénétration du médicament radiopharmaceutique à l’intérieur de la cellule tumorale.
3.Irradiation délivrée localement.
- Le(la) patient(e) est hospitalisé(e) seul(e) dans une chambre équipée d’installations sanitaires particulières pour recueillir les urines radioactives.6
- Il (elle) ne peut pas recevoir de visites de ses proches, mais le personnel passera dans sa chambre très régulièrement. Cet isolement est destiné à protéger l’entourage d’une irradiation inutile.6
- Le(la) patient(e) devra boire abondamment afin de favoriser l’élimination de la substance radioactive.5,6
- La majeure partie de la molécule radioactive administrée aura été éliminée de l’organisme par voie urinaire. Cependant, le(la) patient(e) reste faiblement radioactif pendant quelques jours et est ainsi une source d’irradiation potentielle pour son entourage.
-
- Il est donc conseillé de
- Boire beaucoup pour continuer à éliminer la molécule radioactive.
- Limiter la durée de contact avec d’autres personnes (moins d’1 heure) et de maintenir une distance supérieure à 1 mètre.
- Éviter les contacts avec les femmes enceintes et les enfants.
- Éviter la contamination de l’entourage par la salive, la sueur, l’urine, les rapports sexuels.
- S’assoir pour uriner (homme ou femme) afin d’éviter les éclaboussures et se laver les mains immédiatement après.
- Limiter l’utilisation des transports publics.
- Après une quinzaine de jours, la vie habituelle peut reprendre son cours.7
- Dans tous les cas, il est impératif de se conformer aux directives du personnel soignant.
1. INCa. Traitements des métastases osseuses et des douleurs: https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-prostate/Traitements-des-metastases-osseuses-et-des-douleurs – Consulté le 7 novembre 2018.
2. Fondation Cancer. Brochures pour patients : La radiothérapie. Édition 2017.
3. Courbon F et al. Place de la radiothérapie interne vectorisée dans le traitement des tumeurs neuroendocrines. Hépato Gastro 2016; 23 :39-50.
4. Hustinx R et al. Radiothérapie métabolique des douleurs osseuses métastatiques. Rev Med Suisse 2003; volume -1. 23188.
5. Gustave Roussy. Le traitement de votre tumeur thyroïdienne par l’iode radioactif. 2013.
6. Ligue contre le cancer. Le traitement du cancer de la thyroïde. Janvier 2017.
7. Fondation ARC pour la recherche contre le cancer. Les cancers de la thyroïde. Décembre 2015.
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